Tu vas rire...

  Sous le sapin, elle avait glissé deux carnets, dont un petit Moleskine à page noir. C'est comme ça les amies, les paquets sont tout petits, et pourtant, ils font mouche !

Puis elle a demandé : "Tu as des stylos blanc ?"

Tu penses... Bien sur que j'ai des stylo blanc. Puis blanc sur noir, c'est tellement facile, je trouve. Le dessin se fait tout seul. Même un trait tout con perdu dans un coin de page pourrait donner quelque chose de sympa. Et moi qui tripote plus mes pinces que mes stylos en ce moment, le petit format allié à l'extra-ordinaire de ce petit carnet m'a redonné du cœur au gribouillage. 

C'est comme ça avec les amies, les objets semblent anodins mais il remettent dans le droit chemin. 

Au soir, je me suis retrouvée seule, dans ce grand canapé, à coté du feu, la nuque un peu tiraillée par la fatigue, mais plongée dans une alternance de pointillés. Elle m'a bien dit d'aller me coucher pour me réparer un peu, j'ai répondu : "je ne peux pas, il faut que je termine". Et c'était vrai. Je ne sais pas laisser un dessin en berne. C'est différent pour les grands tableaux, ils souffrent moins de l'élan qui s'émousse quand la vie m'appelle ailleurs. Dans les carnets, c'est une autre histoire, ça parle d'un moment, d'un contexte, il faut que ça s'achève en même temps que le présent qui l'accompagne. 

Et puis, c'était un moment pour moi, seule, dans le silence de cette grande maison. `

C'était le premier Noël où je choisissait vraiment l'endroit où je voulais être. Ça n'empêche pas les fantômes et les stigmates que peuvent chatouiller ces fameuses fêtes de fin d'année. Mais c'est un bon début pour commencer à écrire une légende un peu différente que celle offerte par ma généalogie.
 
C'est cette notion de choix qui me travaille depuis des mois et que, petit à petit, je met en place dans un quotidien chargé.

Me voilà trentenaire, finie cette foutu vingtaine et ses interminables remous. Au matin de mon anniversaire, mon fils me disait :

"- Maman, tu as quel age déjà ?
 - J'ai 30 ans aujourd'hui !
 - Ouah, tu as de la chance.
 - Ah oui ? Pourquoi ?
 - Parce que, c'est comme ça... Et tu es fière d'être une Maman ?
 - Non, je suis fière d'être votre Maman !"

Et c'est vrai, moi qui ne rêvait pas d'être mère, je suis fière d'être devenue celle de mes enfants. Et c'est à moi aujourd'hui de leur apprendre la joie, le plus possible. C'est ici que tout devient une question de choix.

Je ne vous souhaite pas du bonheur pour cette nouvelle année, le bonheur est compliqué, mais de la joie et des rires, c'est bien plus simple à trouver, à vivre, à cultiver et c'est le début de tout !

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