Alors, c'est quoi cette histoire ???

La semaine dernière,  je vous annonçait, l'air de rien, la bouche en cœur, un avis de grand frais dans le quart sud-ouest de nos vie. Je vous explique ?

On va commencer par là ! Quand nous avons décidés de partager le même toit avec celui qui est aujourd'hui mon époux, lui venait d'acheter la maison qui appartenait depuis toujours à ses grands-parents. Une maison qu'il avait toujours connu, une maison chargé de son histoire, de son enfance. 

Au milieu de ce décors, je n'ai eu qu'à poser mes valises. Puis petit à petit, au fil des tapisseries années 50 arrachées, j'ai fini par faire mon nid, par m'adapter à cet endroit qu'au fond, je n'avais pas tout à fait choisi. Bien sur, vous pourrez me traiter de bécheuse, la nana à qui une maison tombe du ciel et qui se permet de rechigner. Je vous repondrez que je connais ma chance, mais qu'il y a une vaste différence entre choisir de vivre à un endroit donné et vivre à un endroit pour être avec une personne donnée. 

A l'époque, j'étais libre comme l'air, je voulais tester les études par correspondance, quitter un toit pour un autre n'était pas une grosse histoire. Lui en revanche, venait donc de signer pour une maison, travaillait d'arrache-pied dans l'entreprise familiale et tentait de me faire migrer vers son nid, car sa mobilité était franchement réduite.

Donc, j'ai fais mon nid, puis celui de mes enfants par la suite. Mais au fond de moi, la vague dont je vous parlait précédemment commençait déjà à bruisser et a me susurrer que, non, je n'étais pas vraiment sédentaire dans l'âme. Parce que dans les faits, il suffirait de  dresser une carte des mouvements géographiques de ma famille au fil des ans et on comprendrait rapidement que la mobilité est quelque chose de quasi-génétique.

Et puis j'en ai croisé des potes en camions, des amis qui voguent de saison en saison et s’offrent avec leur butin des voyages au bout de la terre. Dans mon cœur, il y avait un rêve de cette forme là, mais peut-être pas sous ces traits. J'ai pensé des dizaines de fois à tout plaquer, et partir dans une minuscule maison à roulette, ou à bord d'un petit voilier. Qu'importe l'emballage, pourvu qu'il voyage. 

Oui, ce désir me brûlait le ventre parfois, mais cette brulure, si forte soit-elle, portait toujours dans ses bagages un arrière-gout de tristesse. Comme une idée dévorante mais incomplète. 
Et puis je me posais des milliards de questions. Comment larguer les amarres ? Et après, comment vivre sur la route (ou sur mer) ? Que faire ? Quoi faire ? Et comment.

Puis la vie m'a rattrapée, mon fils est entré à l'école. J'en ai profité pour dévier lentement vers le projet professionnel qui m'anime aujourd'hui (et dont je vous parlerais plus tard, pas tout en même temps, restons digestes). A défauts de grands voyages, j'ai commencé à chercher à me contenter de ce que j'avais. Pour ce faire, nul besoin de partir loin, j'ai pris la décision légère de partir à la découverte de ce que j'avais sous la main.  La région dans laquelle nous vivons, ses environs, les régions peuplées de présences amicales etc... Le tout sagement, en respectant les horaires d'école et les vacances scolaires. 

Je suis loin d'avoir arpenté tous les sentiers des montagnes qui nous entourent, mais durant cette période, un pied devant l'autre, les choses se sont précisées. Ce n'est pas tant le voyage et sa distance kilométrique qui m'attirait. C'est plus l'expérience et l'apprentissage que ce genre de mouvement apporte. Il est apparu alors que ces deux notions se plaçaient volontiers au centre de l'éducation que je voulais apporter à mes (maintenant) deux enfants (idem, on en reparlera très vite).

Et puis, allez savoir comment, le déclic a fini par se produire. Nul besoin de tout casser pour tout reconstruire. Nul besoin de vendre maison voiture et mobilier pour démarrer une nouvelle histoire. Il était la LE fameux équilibre. La brulure ne provoquerait plus, dès lors, aucune souffrance. En gros, accepter mon besoin matérialiste de garder cette maison que les années avaient rendu mienne tout en prenant le large suffisamment souvent pour gouter le plaisir de revenir chez soi chargés d'autre chose. Le défi serait alors de garder le nid intact, mais de garantir l'envol... 

La suite ? 

Très bientôt, c'est promis. 

...

La photo qui illustre mes propos s'appelle : "Figure imposée - Phare rouge en tutu !". Elle a été prise il y a des années, et je l'aime toujours autant.
D'autre part, vous pouvez désormais retrouver tous les articles qui traite de ce changement de vie en cliquant sur le petit onglet "La vie quoi" que je viens de créer juste pour vous.

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