Le voyage inatendu des fraises espagnoles.



Son patronyme évoquait quelque chose de très cinématographique pour moi. Je l'aurais volontiers fantasmée dans un film d'aventure.

Un film en noir et blanc. Elle aurait parcouru le monde dans un vieux tacot et sa vie aurait été une bousculade de péripéties en deux dimensions.

Lui, il avait un prénom doux et avait quitté le Vercors pour passer quelque jours chez notre potentielle héroïne.

Ce qui reliait alors ces inconnus à mon histoire, c'était une amie lilloise, en formation dans la région.

C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés dans un mas familial, au bout de l'Hérault, juste avant les Cévennes.

L'encadrement de ma fenêtre offrait un cadre parfait à la grotte des demoiselles, juste en face, comme ça.

En fin de soirée, je me rappel que nous avons imité Fanny Ardant. Parlé de permaculture, d'enfants, de la façon dont on perçoit les générations naissantes.

On a ri aussi. Oui, ma mémoire photographique à ajouté des sourires à son album.

Accueillis dans une maison inconnu comme si nous étions attendus et souhaités. Et la chaleur qui permet l'aisance et la possibilité d'être soi tout de suite.

Au matin, on m'a servi un bol de salade de fruit avec quelques feuilles de menthe fraichement cueillie. Je venais de finir une BD piochée dans le choix vertigineux de cette bibliothèque éparse.

Cette maison n'était vraiment à aucun des personnages présents. Une maison de parents, couverte de livres, de tableaux. Ce genre d'endroit qui n'a rien à prouver. J'en aurait photographié tous les détails si j'avais eu le temps de vouloir vivre en différé de quelques secondes avec le présent. Et nos rire ont éclatés autour de cette grande table rouge, veillées par des paniers d'osier et des fourchettes en argent. Nous avons créé des odeurs d'agneau et d'omelette au asperges sauvages. Et puis encore des sourires.

Au retour, les enfants sombrent dans le sommeil au premier kilomètre parcouru, bercés par nos voix :

- Ils transpirent l'intelligence tous ces gens.
- Oui... Ça fait du bien !

Nous nous reverrons, c'est évident.

J'avais amené des fraises. Les premières de l'année. Pas vraiment savoureuse, un peu coupables, mais délicieuses car elles annoncent tout ce qui est à venir !

Bonne semaine.

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