Même pas peur... Enfin si, mais non !


Au risque de vous étonner, je vais vous dire la chose suivante : La peur est bien mauvaise conseillère...

... Le regard des autres aussi ! 
(Avouez que vous n'avez pas perdu votre journée en lisant ça, ça valait le détour non ?)


Comprenez, j'ai un rapport plutôt raisonnable à ce sentiment qu'est la peur. Je n'ai pas de grosse (ni de petite d'ailleurs) phobies à déclarer, je ne suis pas vraiment froussarde, les araignées ne me font pas froid dans le dos, les serpents ne me dérangent pas trop, j'ai pris l'avion sans pleurer,  je ne sursaute pas au moindre bruit dans ma maison, j'aime regarder l'orage monter et éclater, je n'ai pas de pshittt anti agression dans mon sac à main, pas de batte de baseball sous mon lit, peut-être quelques monstres, au pire un discret troupeau de mouton. En somme, je ne m'en tire pas trop mal. 

Peut-être est-ce le ratio des deux éducations que j'ai reçue, bercée entre un père flippé de tout et (patologiquement) prudent qui me suivait à la trace et une mère aux limites, si ce n'est vague, tout au moins larges.

Je n'ai jamais été du genre à repousser mes limites de ce coté là, et je crois pouvoir dire que je vois le danger là ou il est réellement.  Je préfère les chocolatines a l'adrénaline. Donc, rien non plus de folichon de ce coté là, je me perçoit comme plutôt raisonnable quand il s'agit de parler de peurs.

Seulement voilà, en avançant sur mon petit bonhomme de chemin, je me suis progressivement rendu compte que la peur avait, comme beaucoup d'autres sentiments humain, des paliers. Et si je ne suis pas une féroce angoissé rongée par la trouille, j'ai tout de même réussi à me construire des peurs qui demeurent bien palpables, dans la mesure où elles conditionnent certaines de mes actions. Et pour être plus juste, je dirais qu'elle ne conditionnent pas tout à fait mais auraient tendance à empêcher la réalisation de certains projets. Ce ne sont pas des projets vitaux qui me chevillent le corps, mais tout de même, des envies bien présentes , qui reviennent régulièrement à la charge.

Je ne vais pas me lancer dans l'exercice thérapeutique qui viserait à vous dire d'où viennent ces peurs et quelles sont leur origines, mais elles ont cependant en commun d'être assez stupides et injustifiées.

Et bien qu'elles ne soient pas vraiment handicapantes, j'ai décidé de regarder bien en face ce petit agglomérat diffus de trouilles en tout genre et de dénouer la pelote avant de la mettre à la porte à l'occasion d'un grand nettoyage de printemps. 

Parce que la plus grande peur que je porte en moi et celle de me retourner dans dix ans et de me dire que j'ai loupé le coche, que j'ai laissé passer ce foutu temps, que j'ai laissé le regard des autres me figer comme un légo et me restreindre à des gestes raisonnables et circulaires. 

Et c'est ainsi que j'ai établis une liste des choses que je veux faire, tenter, essayer, réaliser, mettre en oeuvre, pour ne pas fabriquer, en plus de la peur, du regret !

On fonctionne beaucoup à la peur dans notre société ( si si, lisez une feuille de choux, allumez la télé), c'est un bon moyen pour garder les brebis dans le droit chemin, mais ça inhibe aussi beaucoup notre capacité à réfléchir, à dire, à se raconter, à laisser parler notre sensibilité, notre caractère. Ca permet de fabriquer des générations de petits consensuels qui par peur de je ne sais quoi, de je ne sais qui, ne dépasserons jamais trop... Avez-vous déjà vu un Légo donner des coups de coude ? Non, un Légo c'est pratique, on peut lui mettre n'importe quel chapeau.

Mais si la peur inhibe, elle empêche aussi et avant tout de ressentir les choses, elle fausse les paramètres, elle déguise nos sensations... 

Loin de moi l'envie de devenir une tête brulée, mais hors de question de me voiler la face... Et le coeur.

Ainsi, je n'ai plus peur de dormir dans un lit plein de sable... (Avouez que ça valait la peine de bosser sur le sujet ! Non ?)

Non sans humour et avec beaucoup de joie, je vous souhaite une bonne semaine, pleine de risques raisonnables.

BOUH...

Non, j'arrête !

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