Bientôt, nous aurons oublié la morsure du froid de Décembre. Parce que déjà, sur mes chemins quotidiens, les amandiers se déguisent en estampes japonaises.
J'ai volontairement oublié ma cuirasse de chaleur en quittant la maison, et si d'aventure le vent est un peu trop frais dans ma nuque, je presserais le pas pour que la chaleur reprenne ses droits.
Au hasard du printemps en promesse, je retrouve ce souffle qui me donne l'envie de faire bien, de faire mieux, de faire, tout simplement.
Remettre en route la machine qui construit des souvenirs, pour ne pas retrouver l'obscurité au détour de l'hiver prochain.
Comprendre que si les souvenirs que je garde de mon enfance sont résolument tièdes, il ne tiens qu'a moi de mettre un peu de tropique dans les images qui se créent aujourd'hui.
Car hier, à l'heure des compotes en gourde et des barquettes à la fraise, j'ai construit un monde miniature sous des rayons brulants, pour que mon fils garde le plus possible ses yeux d'enfant.
Oui, nous oublierons bien vite le nez caché sous un col, les mains enfouies au fond des poches, et les journées à peines achevées que déjà, la nuit dévore le paysage.
Et le chant des oiseaux qui se glisse par ma fenêtre ouverte n'aide pas au travail de mémoire.
Amnésie, je te désire, soit la bienvenue, mais ne fais pas taire les leçons qui persistent quand les glaces se fondent, car l'hiver reviendra surement, je ne sais trop quand, et ma cuirasse de chaleur attend sagement !







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