Est-ce un hasard si j'ai fouillé comme une enragée pour retrouver cet air qui berçait un souvenir, mille fois conté par la voix de ma mère ?
Oui, rechercher avec frénésie ce morceau qui me faisait danser comme un folle, comme un pantin aérien sautant sur le lit de ma mère. De cette danse folle, je ne me souviens pas, mais reste son sourire pendant que les images défilaient dans sa mémoire. Et peut être les notes de ce fameux morceau me restent familière pour cette raison, au delà de ma mémoire propre... Pour le sourire, pour ne garder que le meilleur.
Est-ce un hasard, si aujourd'hui, ce n'est plus elle, mais mon allié de frère qui m'aide à remettre la main sur ces notes ?
Ces souvenirs, je ne pourrais pas les renier, et cette voix qui les contaient pour moi, je ne pourrais jamais la détester. Car parfois, souvent, quand je m'adresse à mes propres enfants, je me surprend à user ses mots, à retrouver sa voix. Ne plus l'aimer serait ainsi ne plus aimer une partie de moi que je ne veux et ne peux gommer. Ne pas quitter et détester, mais quitter pour avancer. J'y suis arrivée.
Il a suffi d'un appel, quelques minutes, peut-être une heure de cette voix dans mon oreille pour que soudain je réalise le chemin parcouru en l'espace de dix mois. Moi qui pensait avoir pataugé au fin fond d'une sévère douleur, je sentais de loin que certaines questions avaient trouvé une réponse, que certains maux avaient été pansés, que certains mots avaient été pensés. Mais quand sa voix résonne, je me surprend à découvrir la mienne, forte, sereine, implacable. Alors, nous partageons nos mots mais ses maux ne deviennent pas les miens. Ils ne le seront jamais plus.
J'ai cessée de courir après son amour pour commencer à m'aimer moi même. Je n'ai plus peur de ces phrases qui faisaient autorité dans ma vie et m'en privaient, de cette vie, justement.
Il a suffi d'un appel, quelques minutes, peut-être une heure et une nuit de solitude où j'ai soudain senti le poids du progrès me tomber au coin du coeur. Les monstres sous le lit ont fait leur valise, et ceux qui restent ont le pelage doux au toucher et les dents rondes.
Une nuit, et au matin, le printemps sur ma toute nouvelle vie d'adulte qui commence, et le chant d'un chardonneret élégant pour mettre en son le double réveil qui s'opère en moi.
...
N.B: les recherchent étaient destinées à trouver "Zarda de Monty" de Paco de Lucia.

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