Qui veut voyager loin égraine sa littérature.

Elle est arrivée, chargée comme une mule de passage, avec dans ses cabas, de quoi fleurir ma bibliothèque.

Parce qu'à vivre aux 4 coins du monde, on a rarement la place pour nos livres, ailleurs que dans nos tête. Et me voilà avec les ouvrages qui ont ponctués sa vie de mots ces dernières années. C'est comme si en choisissant un titre, je découvrais alors une part d'elle, une période de son existence.

Parce que Coralie, je ne la connais pas beaucoup si on compte sur les heures passées ensembles, mais la confiance que nous nous vouons fait qu'elle me connait bien, et que je ne suis pas en reste.

Elle revient, de temps en temps, et nous reprenons les conversation là où nous les avons laissées, sans faire affaire du temps passé et des kilomètres qu'elle a parcouru.

Parce que, à partir loin, elle ne fait que se trouver !

Oui, elle fait partie des femmes de ma vie, ces femmes qui m'apprennent, ces femmes qui m'inspirent.  

Et comme toutes les femmes que j'aime, il se trouve qu'elle a le regard sévère comme un bouclier romain, mais le rire éclatant comme un orage d'été.

Elle est arrivée, chargée comme une mule, enlisée dans ses écharpes. Parce Coralie n'aime pas l'hiver. C'est pour ça que j'avais poussé le chauffage et fermé les portes. Parce que la chaleur humaine ne suffi pas quand il s'agit de mettre quelqu'un à nu ! Et c'est précisément ce que nous avions prévu.

Ce qu'elle ne savait pas, c'est que moi je bouillonnais alors de reprendre mon objectif. Et j'ai eu chaud au coeur de découvrir que, comme Coralie, je peux m'éloigner longtemps de mon appareil, nous reprenons finalement notre histoire d'amour là où nous l'avions laissée, lors de nos derniers déclenchements communs.

Du reste, elle est repartie de chez moi, bien moins chargée, vers l'autre bout du monde. Et comme chacune de nos rencontres, son passage aura laissé dans mon coeur une petite valise de tendresse... Et l'envie grandissante d'une relation stable avec mon amour pour la photographie.