Ma colère.

"- Je suis une espece de furie en ce moment.
- C'est marrant, j'ai du mal à imaginer. 
Je me demande quelle oeuvre ça va te faire créer."
Je n'ai pas trouvé important de dire que j'avais déjà craché quelque chose sur le papier. Le quelque chose que vous avez sous les yeux. 

Parce que, oui, je suis en colère. C'est à la fois drôle et pathétique, à la fois comique et pénible. Lourd à porter aussi, et probablement lourd a supporter pour mes extra-proches.

Parce que, de loin, la colère me fait peur, si d'aventure, des gens se mettent à hurler dans la rue, je ne sais pas bien rester indifférente. C'est comme avec la violence, ça me fait mal à l'intérieur, ça fait sonner une cloche dont les vibrations sont extrêmement désagréables.

A l'époque de mes logements étudiants, j'ai eu la malchance d'habiter sous des voisins qui, régulièrement, se hurlaient dessus pour mieux se réconcilier en suite, le tout à des heures pas possibles. Et ces scènettes de violence auditives m'ont toutes mise dans un état second dort désagréable. Ce ne sont pas tant les mots, car l'isolation et ma pudeur faisant leur boulots respectifs je ne saisissait pas un traitre mot du pourquoi du parce que, en revanche le ton ne laissait planer aucun doute sur la forme de la discussion.

Il y a aussi des comparaison qu'on vous colle sur le dos alors que vous vous construisez et qui n'aident pas a être, si paradoxale que cela puisse paraître, à l'aise avec la colère. Parce que dans les familles, il est aisé de décrire ses pairs comme des dragons, puis, l'air de rien, de vous comparer à eux quand vient le moment de balayer avec facilité un aspect de vous qui est tout sauf facile. Oui, dans ma famille, on a notre souffre douleur qui à lui seul porte tous les défauts du monde, c'est plus facile de faire ainsi plutôt que de délier les noeuds que nous avons tous crées avec application dans notre fichue généalogie. Alors Untel ou Unetelle est un dragon colérique, capricieux, explosif... Et à la moindre occasion, voilà qu'on me compare à ce Untel/Unetelle, parce que je n'ai peut être pas été assez... consensuelle ?

Puis, la vie à fait que j'ai passé plus de temps que prévu avec le Untel/Unetelle en question. Je suis venue, j'ai vue, j'ai vaincu. Et je me suis rendu compte que non, je n'avais pas le même profile, simplement parce que je n'étais pas la même personne. Parce que nous avions elle et moi nos douleurs, nos souffrances, notre histoire, et chacune notre façon de la gérer. Puis tout de même, je me suis aussi apperçu que les mauvaises langues qui usent de cette facilité destructrices ferait bien de faire attentions à l'endroit où ils dénigrent, parce que si nous sommes tous des individus singuliers et uniques, notre appartenance à un clan crée chez nous quelques dangereuses ressemblance, et d'ici je ne traite pas simplement de nos tarins conquérants.

Que faire alors du vieil adage qui parle de la brindille dans l'oeil du voisin... ?

j'en étais là. J'avais peur de la colère, parce que la colère c'est laid, c'est mal, c'est extrêmement décrié, fatalement connoté. Mais on oublis que c'est aussi terriblement humain. Et comme tout sentiment, le refoulement n'est pas forcement sain. Alors, j'ai passé des années à mettre ma colère en boite, pour ne pas qu'elle déborde. Et puis elle s'est rappelée à moi. C'est venue de façon assez comique, je me suis faite rire moi-même à donner à des désagréments minimes une dimension involontairement théatrale. Je me suis trouvé tarte dans un premier temps. Et d'en rire m'a finalement aidée.

La colère infondée et destructrice ou simplement malveillante n'est en effet pas bonne à entretenir, mais du reste, sans tomber dans ces extrêmes, je me rend compte qu'on à tout intérêt à écouter ces pics quand ils démangent et demandent à êtres exprimés. Car comme tout le reste, ils nous apprennent eux aussi sur ce que nous sommes. 

Or, quand on refoule depuis des années, et quand la colère vient à déborder, son point d'origine peut parfois sembler flou. Alors, en préservant au maximum mes proches, j'ai laissé sortir mes gros sentiments, les laissants se poser sur la fourchette qui chute malencontreusement, l'objet qui résiste stupidement, le contretemps qui impatiente forcement. Et au fil des jours et à force d'écoute, elle à fini par me donner la raison de sa présence. Alors oui, quand j'ai réalisé que l'état de colère perdurait plus de quelques minutes, quelques heures voir quelques jours, j'ai eu peur. Peur de devenir une furie destructrice, une mégère insupportable. J'ai tout simplement eu peur de ne pas être à l'écoute de ma colère mais de me construire sur elle... 

Et c'est cette appréhension qui m'aide aujourd'hui a être en quasi-harmonie avec ma colère, ce n'est toujours pas l'état dans lequel je préfère être, mais le fait d'accepter ce passage obligé m'évite des maux physiques tels que les tremblement, la vilaine montée d'adrénaline qui laisse des traces pour les heures à venir, le feu qui embrase les joues, les oreilles qui ne veulent plus rien entendre...
Aussi parce que la colère est souvent associée aux hurlements, et moi, les hurlements me rendent sourde, je bloque, réaction de protection, quand on hurle, je deviens stupide, je me renfrogne et je pense à ma liste pour le père Noël (c'est une image hein!). Parce qu'a trop taire il m'arrivait d'exploser comme un jean trop serré, et la souffrance ne trouvant pas la bonne porte, je me cassait la voix pensant qu'il s'agissait là de la façon la plus rapide de faire passer l'éruption.  Et finalement, dans mon cheminement, je commence à comprendre que les colères n'ont pas besoin d'êtres hurlées, si elle sont écoutées il suffi de les dire, tout simplement.

 Et surtout, surtout, écouter mes orages permet de laisser venir la pluie qui emmène tout sur son passage et ne laisse que l'odeur délicieuse de la terre qui demandait, à poussière perdu, qu'on lui verse de l'eau.

Alors, biens que je n'ai aucun conseil à donner, je vous invite cependant à écouter vos ires, pour que jamais le glissement du temps ne les transformes en rancoeur assassine. 








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