Insensiblement, j'ai commencé à fermer les fenêtres. D'abord celle de la cuisine, juste le temps que la nuit passe.
Puis, au fil de jours, je suis monté dans mes étages pour accomplir la même gymnastique. Et alors que la couette posée sur mon lit était encore un objet symbolique et purement inutile il y a quelques jours, je me surprend à y enfouir mes pieds, et mes épaules.
J'aime ces entre deux. Quand le mercure veut nous faire croire à l'été au beau milieu de la journée, mais, quand l'aube pointe, la brume laiteuse qu'enflamme le soleil nous indique que l'hiver approche.
Dans quoi cacherais-je alors mon nombril ?
Parce que les jours raccourcissent, j'ai mis mon portable loin de moi, je lui préfère les non-lus de ma bibliothèque. Et chaque ouvrage que je ferme répond à une ou plusieurs de mes questions. Certains auteurs ont en réserve les mots que je n'arrivais pas à mettre sur certaines de mes émotions. Ces livres qui sont venus gonfler les rangs de mes étagères Ikéa, mais dont, pour certain, la provenance reste un mystère.
Du reste, après quelques mois dans les cercles les plus extérieurs de la spirale, la tête projetée à l'extérieur par la force du mouvement, je rejoint peu à peu les cercles centraux qui me conduirons en mon centre, dans un mouvement beaucoup plus calme et régulier.
Le paysage est un peu le même mais pas tout à fait connu encore. J'y découvre des vues insoupçonnés, des endroits qui m'effraient encore, mais la lenteur du mouvement fait que ma tête est bien à sa place, prête à jouer son rôle.
C'est l'arrivée de l'automne qui me conforte dans l'idée que j'ai bien fait d'accueillir la colère. Car mieux vaut se faire lécher par son feu que nourrir le gel des rancoeurs, ce gel bien trop tenace qui, partout, fait exploser les canalisations et rend l'ensemble du système à jamais compromis.
Oui, j'aime l'arrivée du froid, il me rapproche de ma naissance.
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