Il y a des gens que la vie vous impose, et au bout du compte, on se dit que la vie est bien faite !
Parmi ces gens, il y a une fille aux cheveux roses (à l'époque en tout cas), aux yeux bleu, genre bleu bleu bleu, que j'ai rencontré il y a quelques années, parce qu'elle a eu la bonne idée de devenir l'amoureuse d'un de mes précieux. Puis le temps et la vie on fait que leurs chemins se sont séparés, et soudainement, elle est sortie de ma vie physique. Parce que les choses se sont déroulées ainsi. En revanche, elle est restée bien présente dans mes pensées, avec une petite place spéciale dans mon coeur.
Je plongeais dans l'âge adulte lors de notre rencontre. Je me laissais rouler par les vagues, mes humeurs au gré des marées. Elle, elle semblait si sûre d'elle, si elle, tout simplement. J'aimais ce caractère assumé, dans ce qu'il y de bon et de mauvais. Car dans un caractère, rien n'est jamais vraiment mauvais, c'est peut-être juste une façon de présenter les choses au fond.
Au fond de ses yeux bleu bleu bleu, se cachait quelque chose de magnifiquement sauvage. Peu attirée par les gens faux et trop évidents, sa réserve m'a séduite. Au début, je ne savais pas vraiment si elle m'appréciait, parce qu'elle était comme ça, peu démonstrative.
Et un jour, je ne sais plus quelle sottise bien sentie s'est échappé de mon humour tordu, mais j'ai failli tomber de ma chaise en découvrant son rire. Ce rire qui fauche et fait oublier, le temps d'un éclat, que tout passe. J'aurais aimé la faire rire sans cesse peut être, et en même temps, j'avais l'impression d'avoir trébuché sur un trésor rare. Et je n'ai pas poussé la farce, de peur de ternir se souvenir. Parce que ce rire était magnifique dans son inattendu.
J'aimais lui poser des questions comme l'aurait fait une enfant, et boire ses réponses, y réfléchir longtemps. Point de grand discours, elle, elle déclamait ses pensées comme on jette le pain sur la table. Oui, voilà comment je la voyais ; comme une femme à la simplicité gracieuse, au verbe franc, sans chichis mais d'une intelligence instinctive.
Elle fait partie des personnes dont j'aime observer les gestes. De l'épluchage de la patate ménagère à la façon de remettre une mèche en place. La rencontrer, c'était aussi rencontrer deux petits bonhommes à l'intelligence frondeuse. Je ne savais pas alors que je serais un jour mère, mais au fond je savais que j'aurais aimé me laisser un peu influencer par ses manières d'élever l'enfant à être lui. Aujourd'hui, je suis mère, et je comprends aussi beaucoup de ce que je n'avais pas compris à l'époque.
Elle, je me sentais toute nue face à ses silences. Et ne parlons pas du regard appuyé qui n'a pas peur de gêne, vous savez, le regard d'une enfant dans des yeux d'adultes.
Le temps de la vie qui cours et des séparations se sont dissipés, et c'est alors que j'ai réalisé mon besoin de lui parler encore. Cette envie spontanée qui vous fait dire que la belle-soeur ferait bien de devenir une amie.
Et c'est ce que j'ai fait. Je suis émue de découvrir le temps écoulé, émue de la lire, à nouveau, différemment, avec mes yeux d'aujourd'hui.
Et un soir, ces mots ont été les suivants ;
" Ce que j'ai envie de te dire aujourd'hui c'est que beaucoup de ce que tu dis dans ton blog, j'ai l'impression que c'est tiré de ma vie ! Tu passes par des "étapes" qui m'ont faite vibrer, des émotions qui m'ont laissée le cul par terre, des réflexions qui m'ont faite avancer... A la première lecture de ton blog, j'ai été frappée et je me rends compte aujourd'hui que j'ai été frappée parce que je me reconnaissais... Bref, toi copine de vibrations, moi contente ! "
Elle ne se doutait surement pas que ses mots, comme son rire, me laisseraient sur le cul. Parce-qu'en la rencontrant, j'ai rencontré une partie de moi, sans le vouloir, elle m'a aidée à devenir qui je suis aujourd'hui. Je ne suis plus que gratitude quand je découvre comme une adolescente puérile que la fille que j'ai tant appréciée secrètement veut bien être ma copine. Et au-delà de ça, elle touche à ce qu'est l'écriture pour moi.
Les contextes ne sont pas comparables, mais les expériences finissent souvent par se toucher. Et en étant touchée, je mets en mots, pour peut-être un jour vous toucher dans ce que vous avez vécu de touchant.
En tout cas, pour elle, c'est touché coulé !
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