En espadrilles...



Si la sphère "gourou de la mode" démocratise les Birkenstock naguère reléguées aux mamies et aux randonneurs allemands en pause casse-croute, je ne vois alors plus aucune raison de résister à mes envies furieuses d'espadrilles en tous genres.
Ajoutez à ça une furieuse envie de surf et un besoin urgent de changer d'air et nous voilà partis les temps d'un week-end sur une côte quasi inconnue et donc pleine d'exotisme à bord de notre Van de l'espace, j'ai nommé "Badavroum". Bon en guise d'exotisme, on repassera, les températures étaient franchement de saison, et les vagues... Assez vagues justement. Juste de quoi s'amuser un peu sans finir bleu. 


Dans la réalité réelle, nous n'avons pas fait 4h de route pour une paire d'espadrilles, j'en avais déjà en partant. Par contre, nous avons en effet bien bougé nos vies pour trouver un coin d'océan. Et pour nous octroyer un rien de luxe, nous avons atterri dans un camping assez cool. Je ne suis pas une habituée des campings, leur population m'effraie même un peu je dois dire. Mais là, hors saison, j'avoue que j'ai pris le temps d'apprécier les avantages que ça présente. Puis je me suis mise à observer la faune. Ces mordus de caravaning ou de tentes Decathlon qui viennent user l'ensemble de leurs congés dans un emplacement bien défini. Et si c'était encore à des fins touristiques, mon étonnement cesserai alors. Mais que neni, ils ne viennent pas pour la région, pour la découverte, pour les paysages, ou pour tout autre attrait que peut présenter ce dépaysement géographique. Non ! Ils viennent pour le camping, et ils y restent les bougres. 

C'est comme s'ils sortaient de leur lotissement pour venir se cloisonner dans un autre, un rien plus précaire (enfin, c'est très relatif quand on zyeute à deux fois les équipements), avec de nouveaux voisins. C'est un petit déménagement saisonnier. J'avoue que ça me fait sourire, bien que ces gens soient en tout points agréables, ils me font quand même un peu flipper !

Au-delà de mes considérations anthropologiques, j'ai découvert un bout de côte atlantique que je ne connaissais pas, ou mal, ou pas assez. Pas déçut du voyage, vraiment ! J'aime cette proximité avec la frontière espagnole qui crée une sorte d'ouverture étrange vers un ailleurs extrêmement proche. Le choc des architectures en quelques kilomètres, et les différences de tempo. Les falaises, et cette ambiance mi-montagne, mi-bord de mer. Et sur les bords de plage justement, les Van s'entassent, les planches sont de sortie, ont fait pêter le pull pour sauter dans nos combies, et même si les vagues étaient maigres ce jour-là, j'ai aimé voir l'entrain de tous ses amoureux de la glisse. 

Parce que dans d'autres coins, j'ai détesté ce qui ressemble à une espèce de compétitivité qui fait que tout le monde se regarde en chien de goémon. Fuyez voleur de vagues, étrangers, squatteurs d'océan. Et c'est encore supportable quand c'est sur terre. Mais voir des débutants manquer de se faire tailler en steak de la mer pour avoir osé tenté maladroitement une vague... J'avoue que ça me reste en travers de la wax. Il est où l'esprit surf dont tout le monde parle ? Puis ces péteux de l'écume qui ne trempent pas à moins de 2,50m de rouleaux... Ok, chacun sa pataugeoire, chacun son plaisir !

Là où j'étais ce week-end, c'était bien loin de tout ça. Les écoles de glisse envahissent un peu le secteur,  il est vrai, mais franchement, ça crée une ambiance récréative sur l'eau comme sur le sable, et un peu plus haut sur le bitume. On y va tous pour rigoler, on se conseille, on s'questionne, et au final, on a les épaules défoncés d'avoir ramé comme des poulpes  et la tête pleine de sourire. 

Et puis, si la vague n'est pas assez dodue, vous pouvez toujours aller entretenir vos rondeurs avec quelques tapas, c'est de saison !

En fait, le seul problème avec les espadrilles, c'est la trace de bronzage quoi !


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