Il y a quelques années, alors que je me lançais dans la grande aventure de la procréation, je m'étais prise au jeu de décortiquer les moments forts de la grossesse.
Il s'agissait de moments choisis, retranscrits avec humour, parce que à l'époque je n'étais pas tout à fait mère encore. Pour les curieux de mon passé littéraire, vous trouverez l'ensemble de ce que j'avais brillamment appelé "les leçons bonne maman", ici ! J'avais continué cette folle entreprise après l'épisode de l'accouchement, puis je n'ai jamais posté. Pourquoi ? Parce que, au lieu de donner des leçons, j'étais en train d'en recevoir d'un humain minuscule, et les leçons dont je vous parle ne cessent de me nourrir presque chaque jour et ne sont pas des moindres. Mais encore, parce que, au lieu de me coller à un écran, j'avais le nez collé dans un cou à l'odeur impensable, trop occupée à détailler en louchant la moindre parcelle de la peau de mon fils.
Il y a des milliards de choses à dire sur le fait de devenir mère, et finalement il n'y a rien à dire, tout est là. Peut-être dans le geste, peut-être dans la voix, peut-être dans la caresse... Et tout cas, sans cesse dans l'émotion.
Et voilà que par des hasards de calendrier, je me retrouve face à cet exercice hautement glamour qui consiste à pisser sur une bandelette magique pour la deuxième fois de ma vie. Au fond, et même à la surface, je sais déjà. Mais quand, déterminés, les deux traits se pointent dans les petites bulles à suspense, je retrouve instantanément cette sensation que je n'ai jamais rencontrée ailleurs. Le feu qui se colle aux joues, et quelque chose qui ne s'explique pas. La frousse de l'inconnu ? L'impatience de la rencontre ? La magie ? La vie, tout simplement, mais en mieux peut-être. Et soudain, quelque chose de nouveau, de terriblement égoïste, d'hyper stupide mais de réel.
Comment aimerais-je un autre enfant autant que j'aime mon fils ? Impossible, impossible de partager, impossible de ne plus lui consacrer le moindre de mes instants, impossible de détourner mon regard de lui, impossible de me saouler d'une autre odeur, impossible de caresser une peau plus douce... Impossible
Stupide je vous dis. Parce que quelques minutes plus tard, l'évidence est déjà là. Parce qu'il lui faut bien un petit frère ou une petite soeur pour l'aider à supporter ses parents.
Et parce que cet amour ne se partage pas je crois. Il se multiplie en revanche, ça j'en suis sûre ! Et impossible n'est pas Français.
Alors si aujourd'hui je devais vous donner un conseil de maman, ce serait le suivant. Si il s'avère que vous êtes enceinte et que la vie fait que vous en êtes heureuse, prenez garde à pisser droit, car une fois que la réponse positive apparaît sur le fameux test, vous oublierez probablement de vous rincer les doigts (mais pas de panique, vous mettrez ça sur le dos des hormones !).
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N.B: Le nom du test est bien réel, et n'a rien à voir avec les hormones. Ca donne envie, non ?

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