Quelque part entre la fin de mon adolescence et les premières grosses désillusion que nous réservent la vingtaine, j'ai cessé d'être une enfant.
C'est alors que j'ai découvert mes parents sous un jour nouveau, aidée du filtre de ma toute nouvelle maturité. J'ai découvert mes parents comme les adultes qu'il sont.
Assez loin du complexe d'oedipe et de la nécessité vitale de tuer père et mère, je n'ai jamais voué une admiration sans limite à mes géniteurs. Ils ont été mes parents, le sont encore, et j'ai tenté de garder vivace le respect de leur parcours respectif. Sans parler de l'amour viscérale que je leur voue.
Cette découverte s'est faite en douceur, le temps aidant. Et au fil des années, l'enfant que j'étais a déserté cette relation. Et puis, un jour, ma mère à décidé de ne plus nous considérés comme des enfants, faisant de nous, dans les mots, des adultes à part entière. Mais voilà, enfant de nos parents nous sommes, et nous resterons. Le contraire semble impossible.
Alors catapultée dans cette relation qui se voulait égalitaire je me retrouve nageant en plein paradoxe, car mes traits portent les siens. Parce que son éducation a influencé tout ce que je suis aujourd'hui. Et parce que ses mots auront toujours l'impact de l'autorité parental. Et pourtant, mes idées différent des siennes, ma façon d'orchestrer ma vie n'a rien de semblable à sa mélodie, mes choix me sont tout personnels... Et aujourd'hui, si j'obéis à ses mots et ne suis qu'une adulte face à une autre adulte, je dois me rendre à l'évidence d'une impossibilité de se comprendre. Parce que voilà, l'une des adulte est la mère de l'autre. Et le détachement invoqué n'est qu'illusion.
Parce que la terrible vérité ne laisse pas place a l'hésitation, en temps qu'adulte libre de ses choix, je ne choisirais pas de partager avec une personne dont les incohérences et l'attitude ne laissent pas la place au dialogue.
Et moi, je me retrouve comme une petite fille qui soudain se glace de peur de décevoir sa maman ou de se faire gronder. Les mots, les regards, les attitudes, tout blesse. Une enfant de 26 ans qui soudain ne sait pas dire stop, ne sait pas dire non. Une gamine aux 26 bougies qui se retrouve recroquevillée dans d'enfantins complexes qu'elle croyait engloutis sous des montagnes d'anniversaires passés.
Un sursaut constant entre la femme que je suis et l'enfant que j'étais. Un gymnastique éprouvante et pénible.
Et la jeune adulte que je suis déteste ne pas savoir dire les choses clairement et sans aucune crainte.
Et c'est au milieu de tout ça que je suis devenue mère à mon tour. Alors s'est imposé à moi la délicate question de la reproduction des schémas. Car bien que mon enfant soit encore jeune, très jeune, à son arrivée dans ma vie, je me suis retrouvé face à des questions éducatives que la nécessité ne m'avait jamais fait soulever. Et bien que je respecte l'éducation qu'on m'a donnée, je travail activement et de façon quotidienne à trouver mon équilibre propre et tout personnel dans le plus beau rôle de ma vie. Trouver un moyen de ne pas reproduire ce qui me fait aujourd'hui souffrir dans la relation à mes parents. Trouver dès aujourd'hui la solution pour préserver au maximum une relation saine avec mon enfant et faire en sorte de rester, quoi qu'il arrive, un pilier sur lequel il pourra se reposer quand les tempêtes le bousculeront, et non le pilier sur lequel il se cassera les dents dès que l'âge lui donnera de la vitesse, sur le chemin qu'il aura choisi, sur son chemin à lui.
Et si nos deux routes s'éloignent, si ses choix diffèrent des miens, d'ici là j'espère grandir suffisamment pour pouvoir le comprendre et l'accompagner, si tel est son choix.
Car mon fils deviendra un homme... Et bien loin de toute possessivité abusive, il restera cependant toujours mon fils.
L'imperfection fait parti de mon chemin de femme, elle sera aussi là sur mon chemin de mère, mais je voudrais ne pas louper l'écriture du chapitre intitulé : "Comment faire en sorte que votre enfant n'ai jamais peur d'être Lui-Même en votre compagnie" tiré de l'ouvrage : "Parents = aimer sans castrer".
Allez, que vous soyez parents ou enfants ou quelque part entre les deux, je vous souhaite un bon lundi et vous laisses dans un sourire, j'ai RDV avec mon analyste !

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