Parmi toutes les questions concernant le corps et l'image que nous pouvons en avoir, j'ai soulevé ces derniers temps celle du corps en mouvement.
Bon, d'accord, dit comme ça on peut avoir l'impression légitime d'être face à un sujet d'art plastique un jour d'intero.
Ma cousine est danseuse. Enfin, c'est ce qu'on dit, moi je ne l'ai jamais vue danser de mes yeux vu !
Ma belle soeur est danseuse, mais idem, jamais eu le plaisir de constater par moi même. Disons que j'entretiens une relation géographiquement distante avec ces deux personnes.
Toujours est-il que je couve un sorte d'admiration pour ces gens qui font de leur corps un outil de travail. Voir les gens danser est pour moi l'équivalent d'un anti-depresseur je crois. Parce que dans la danse tout se dit, de la violence à l'amour, des problèmes les plus vils aux joies les plus folles.
Et finalement, tout ça part du corps. J'ai toujours dansé, de façon intime et "cachée", mais j'ai toujours dansé. Nul trait narcissique dans cette affirmation, je ne cherche pas l'approbation du miroir dans ce genre d'envolée physique.
Et si je me tiens loin du miroir, il est finalement assez rare que ces moments soient habillés de spectateurs.
Je ne suis franchement pas une inconditionnelle des boites de nuit, peut être parce que mes accompagnants n'ont jamais été les bons, ou parce que l'ambiance générale n'est probablement pas faite pour moi. Je n'ai pas eu le plaisir ou le temps de trouver des lieux où les gens ne viennent que pour se laisser porter par la musique et rendre à leur corps la folie qu'il leur doit.
Et puis en France, nous devons avouer que nous avons une facilité à juger l'autre assez paralysante. La danse étant devenue, dans les lieux lambda, un accessoire de drague assez prisé.
J'ai mis du temps à libérer mon corps, à passer au dessus des étiquettes. J'ai rencontré la danse dans ce qu'elle peut avoir de mystique, d'artistique, d'énergétique. Et elle a fini par s'imposer à moi comme une discipline quotidienne, gage de bonne humeur et d'équilibre.
Mais voilà, même si mon fils danse bien volontiers avec sa vieille folle de mère, je commence à me dire que la rencontre d'autre corps dansants pourrait être une belle échapée. Le besoin se fait sentir de faire de cette auto-discipline une discipline tout court. Trouver un lieu où personne ne juge et où tout le monde apprend.
Certains dirons que la danse est universelle et inée ! Je leur répondrait que c'est peut être le cas, mais que dans ce cas précis l'inée doit être acquis, ou plutôt re acquis. Pour la bonne et simple raison qu'elle sont rares les maisons ou on dit aux enfants ; "Monte dans ta chambre tout de suite et danse."
Parce que nous sommes enfermées dans nos emballages finalement. Et notre plus bel outil, par stupidité, se retrouve privé d'un moyen d'expression sain et jouissif. Quand on y pense dans nos petites têtes d'occidentaux, la danse est utilisé dans des milliers de cas, de cérémonies, de cultures de tradition... Alors pourquoi loucher sur son voisin quand il esquisse un pas de deux ?
Et si on faisait sortir un peu la danse des salles, salons, pistes, scène et autre contexte raisonnables ?
Et si on faisait sortir un peu la danse des salles, salons, pistes, scène et autre contexte raisonnables ?
Allez on tente, un entrechat à chaque envie de gifler son prochain, un petit moonwalk en cas de colère passagère, quelques pas de salsa quand les larmes montes.
Vous me direz ?
D'ici là dansez, partout, tout le temps, avec qui bon vous semble. Votre corps est votre plus bel outil... Et bon mercredi.
D'ici là dansez, partout, tout le temps, avec qui bon vous semble. Votre corps est votre plus bel outil... Et bon mercredi.

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