C'est le froid chevillé au corps que je suis rentrée chez moi. J'ai profité de la douce chaleur qui y reigne. Et finalement, mes os n'ont pas su apprécier la chaleur de l'âtre.
Alors j'ai fait couler l'eau, effeuillé en vitesse mon corps transit, et ai savouré la caresse de l'eau brûlante. Risquant de peu le choc thermique, j'avais la sensualité d'un homard (cuit) en ressortant de là. Le brouillard s'était levé dans ma salle de bain. J'ai passé ma main sur le miroir pour découvrir mon reflet.

Et ces instants m'ont fait songer aux petits moments que j'aime, et qui, pourtant, ne payent pas de mine.

J'aime préparer une chambre pour l'arrivée d'une/d'un ami(e). Y apposer quelques détails chaleureux, un fleur si la saison est généreuse, déplier des draps frais et faire en sorte que l'ami(e) se sente comme chez lui dans cette pièce de mon chez moi.

J'aime refaire mon apparition dans la pièce après 30 bonnes secondes d'absence et entendre mon fils me saluer de son : "titiiii" (oui, visiblement je ne m'appelle plus Maman) qui sonne comme une clochette divine.

J'aime partir assez longtemps de chez moi pour avoir le temps de faire une lessive chez quelqu'un d'autre. Et au retour, découvrir en déballant ma valise cette odeur étrangère à mon quotidien, comme une souvenir éphémère.

J'aime découvrir un morceau qui insuffle en moi l'envie irrépressible de bouger et tout sens et accroche un sourire sur mon visage sans que je m'en rende compte !

J'aime tester la nuit. Je suis une couche tard et une lève tôt. Et les heures qui suivent le coucher de mon fils sont précieuses pour mon égoïsme. Et c'est quand tout le monde dors, juste avant de rejoindre moi aussi ma couche, que je m'en vais tester la nuit. Voir si le silence est calme, sentir la fraîcheur parfois glaçante de l'obscurité. Ecouter le bruissement du vent ou au contraire la colère qu'il révèle dans les branches de mon vieux Laurier. J'aime l'odeur de la nuit, quand toutes les fenêtres se sont cachées derrière leur volets.

J'aime les moments imprévus passés avec des amis. Quand un repas se transforme en journée, parce qu'il ne serait en être autrement.

J'aime chercher le manque. Je vais régulièrement user mon corps au chlore de la piscine du coin. Et son fond est constellé de milliers de micro carrés de mosaïque. Et mes orteils arpentent ces reliefs pour trouver le manque, la case manquante.

J'aime la surprise de la couleur qui décide de sa propre frontière et envahis mon dessin de coulures finalement harmonieuse.

J'aime me découvrir belle sur la photo d'un autre. C'est rare de s'aimer en photo non ?

J'aime qu'un rêve oublié revienne par morceaux au milieu d'une journée. Comme un message brumeux.

J'aime le bruit de la pluie sur mon Vélux, et penser que le lendemain, je prendrais soin de parfaire l'éducation de mon fils en le faisant sauter des des flaques.

J'aime que les journée soient douces, sans que je m'en rende compte pour autant. Comme un sentiment diffus, quelque chose de flottant mais qui réchauffe autant qu'une douche brûlante après la morsure du froid...






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