En avril...


Voilà 49 jours que nous sommes partis. 49 jours et un peu plus de 2700km. 49 jours qui ne se passe rien de spécial, et pourtant, tout bouge, tout chavire, tangue, se redresse et entame la danse inverse.

A chaque routes que nous faisons, je me dis :"tu es en train de le faire". Et cette phrase est forte. Et en même temps, c'est si simple. Rentrer dans la voiture après tout avoir rangé dans Mastok, répartir les enfants, enclencher le GPS, la musique. Mettre le contact, ne pas oublier de faire préchauffer malgré le temps radieux, attacher sa ceinture, et aller d'un point A à un point B.

Simple.

Et puis ouvrir les yeux. Simplement. Regarder, prendre le temps de voir, vraiment et parfois de se laisser bercer. Se raidir, se concentrer, passer des zones de difficultés, et puis ouvrir les yeux, simplement. Regarder.

Simple.

Mais lever les paupières, enclencher l'action de voir, c'est aussi réaliser l'absence de toute zone de confort. Rien ne fait peur, le risque est dérisoire. Il pourrait m'arriver l'ensemble des choses qui surgissent parfois au coeur d'un quotidien.

Mais les kilomètres, comme la marche, dénouent des sensations, des sentiments. La découverte de l'autre et de l'ailleurs me ramènent à moi, inlassablement.

Avant hier, je regardais "Les rivières" écrit et réalisé par Mai Hua. Je n'ai pas pleuré, parce que je n'y arrive pas. Parce que la cuirasse est un peu trop épaisse. Mais dans ses images, j'ai reconnu certaines des étapes que j'ai eu à franchir ces dernières années. Et c'est aussi le constat que je n'ai pas terminé.

Parce que la cuirasse, parce que les larmes sèches...

Mon amie H. m'a dit : trouve un bout de cuir épais, et huile le chaque jours, nourris-le. Ce que tes mains font, ce que tes yeux voient, ton coeur le comprend.







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