Il est de ces voyages qui ne sont pas tout à fait physiques.
J'ai mis du temps à me sentir chez moi, chez moi. J'ai mis du temps à façonner mon cocon pour qu'il ressemble à un endroit dans lequel j'ai envie de passer du temps.
Et il n'est pas rare que lorsque je m'en éloigne, l'envie de m'y retrouver se fasse sentir assez rapidement. Mais il arrive pourtant que l'envie vivace de sortir de ma bulle me bouscule. Alors je saute dans ma voiture, savoure le luxe de pouvoir exercer mon métier dans n'importe quel endroit, et avale les kilomètres jusqu'au premier foyer chaleureux.
Et me voilà qui traverse la France, avec, chevillée au corps, cette envie d'ailleurs. Une traversée sous la tempête, comme une résonance à ce que je laisse derrière moi. Ce n'est pas une fuite. Non. C'est le besoin de voir le tableau d'un peu plus loin pour retravailler certains détails.
Et le premier foyer chaleureux qui s'offre à moi me fait sortir du temps. Sortir de moi. Je me retrouve contaminée pas les gens qui y habitent. Et que le temps ne contamine pas.
Il sont là, simplement heureux d'être ensembles, départager des heures à lire dans le silence. Voilà que pour la seconde fois en deux semaines, on me donne à voir une autre facette de l'amour. Une façon de vivre l'amour à la belle, à la bien.
En bouleversant ma géographie, je bouleverse aussi les détails de mon tableau. Et si la tempête cogne encore, je n'ai plus qu'une envie, aller voir les vagues épouser les rochers et le vent malmener les mouettes.
Il est de ces voyages qui ne sont pas tout à fait physiques.

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