Coquillages et crustacés.



A défaut d'océan, c'est les bords de la méditerranée qui ont servi de décor à mon week-end.

 Des poussée de vents à vous décrocher les oreilles, sans aucun relief sur mer. Si ce n'est quelques vaguelettes. Et si la mer reste sage, le sable lui, l'est beaucoup moins. 

 On se réfugie donc dans l'appartement de vacance, cocon impersonnel. Car tous les appartements vacanciers de bords de mer se ressemblent. L'impersonnalité au service de la détente.

 On y retrouve inlassablement les trésors que la mer à rejeté, coquillages et crustacés ohé ohé.     Quelques bouts de bois flotté, un filet délavé accroché au hasard d'un clou resté là en mémoire d'un cadre disparu depuis longtemps. Les parasols ont la taille d'une coupe glacée et se retrouvent plantés dans le plateau de fruit de mer en polystyrène qui fera office de corbeille de fruit à l'occasion. 

 Les meubles sont des vestiges de tout ce qu'on ne voulait plus dans son intérieur moderne. Une trace des modes passés, agencées au grès d'un espace prévu pour recevoir un maximum de vacanciers en mal de coup de soleil. 

 Les draps sentent l'armoire (de récupération) et sont eux aussi des rebuts issus d'une foyer maintenant lointain. Ils ont perdu leur couleur, leur tenue. Quelques vêtements passés sont venus leur tenir compagnie et s'offrent une retraite iodée, pour les jours ou la valise montrera ses limites, ou que les caprices de la météo en auront décidés autrement. 

La cuisine est sommaire, oubliée au profit de pic-nic sur la plage, ou de repas dominicaux servis dans des restaurant avec vue. 

 Dans la salle de bain, un nécessaire de survie pour les quelques coquètes de passage et quelques monsieur en mal de rasoirs BIC. Et au milieu des échantillons de cosmétiques trouvés dans des ELLE abandonnés sur la table basse, le parfum de ma grand mère. Trésor de Lancôme au milieu des trésors oubliés. 
  
 Quand je ne suis pas chez moi, je n'ose guère toucher, mais là, ma main se saisie de cette fiole miniature, et dans un geste routinier, applique un peu de senteur, chargée de milliers de souvenirs au creux de mon cou, pas si loin du coeur.

  Parce que ma mer n'est autre que l'océan, parce que, dans ma famille, les résidences de bord de mer ne sont jamais des résidences secondaire. Parce que tout ça est loin de moi. 

  Et au milieu de tout cet impersonnel, me voilà moi, dans un souvenir présent. 

  Moi au milieu du sable qui fait parti intégrante de ces appartements de vacances. Il se glisse partout, à tous les étages, et vous surprend là où ne vous y attendriez pas. Comme une fragrance au milieu de nul part. Comme un trésor caché dans votre enfance.

 Mais où vont les gens qui habitent déjà à la mer le week-end ?

2 commentaires:

  1. Les messieurs en mal de rasoir bic m'ont attendri. Si tu veux je peux vous envoyer un coupe-chou de vacances. ;)

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