De morve et de mots.




Il y a bien des moyens de mettre fin à une relation, et tous ces moyens quels qu'ils soient n'enlève rien à la difficulté de rompre certains liens.
Mais qu'en est il lorsqu'on souhaite clôturer une relation tout en conservant "intact" le lien en question ? J'entend par là, comment faire taire une relation douloureuse en ne rompant pas tout contact avec la personne ?


C'est l'exercice délicat auquel je me suis adonnée ces derniers jours. J'ai enfin franchi le pas, après plus d'un an de questionnements incessants, et de douleurs lancinantes, j'ai pondu mon oeuf de papier... Quatre pages de mes vérités étalées au grand jour. 

Et au fil de l'écriture, le noir s'emparait de la feuille pour quitter mon crâne. Soudain, grâce à quelques mots dictés par l'instinct, me voilà libéré de deux années de silences étouffants. Je ne fais jamais de brouillons, ce qui dans un sens, laisse beaucoup moins de place à l'hésitation. Alors, aussitôt bouclée, aussitôt cachetée, aussitôt postée.

Du reste, ma voix a retrouvée une tonalité plus claire et mes intonations ont un petit quelque chose qui sautille entre deux bonheurs.  La sensation de légèreté est restée, laissant place à un sentiment nouveau. Lorsqu'on passe des années à se définir par le biais d'un regard qui vous fait du mal, une fois que l'on décide de faire fermer ces yeux, reste à redéfinir qui l'on est, par le biais de son regard à soi. Et là encore, l'exercice n'est pas évident. Ce n'est pas un changement du tout au tout, c'est quelque chose de doux, assez agréable, un peu vertigineux avec un rien de suspens qui me laisse penser que les découvertes à venir ne sont pas anodines.

Et c'est aussi le travail qu'il reste pour effacer l'ensemble des images erronées qui ont eu le temps de devenir des vérités tant on leur à donné du crédit. Effacer ces images, prendre le temps de peser le vide, et se remettre à dessiner, selon ce que vous dicte votre petite voix intérieur, avec bienveillance.

 Voilà ce qu'il reste finalement quand vous avez dit ce que vous aviez à dire, il reste vous, moi !

Moi, tellement grande, qui travail pour mon indépendance, en me cachant comme une gamine derrière mon téléphone. Parce que ce n'est pas le moment, c'est beaucoup trop tôt... Beaucoup trop tôt pour pouvoir dire non de vive voix. Je me fais rire moi même, et c'est un bon début. 

Et sans grande surprise, quand les blocages explosent, le corps sort de sa torpeur et expulse tout ce qui enrayait son fonctionnement. L'ensemble de mes névroses se transforme soudain en des litres de morve verte à souhait... Je suis sourde comme un pot (ironie du sort ?) et je peux sans complexe revisiter tous les tubes de Tina Turner face à mon fidèle public composé de bouteilles de shampoing et de gel douche à la papaye, tant ma voix grince... Manque de bol je méconnais le travail de Madame Turner, et les frissons qui balayent mon épiderme me font me tenir à bonne distance de ma salle de bain. 

Mais au delà de ça, je dois dire que je n'avais pas été aussi bien depuis fort fort longtemps. 

Allez, pour vous donner une petite idée de mon état vocal et mental je vous laisse avec cette petite et savoureuse vidéo... Y'a quelque chose dans les cheveux aussi... Le coté équitation dépravé en moins. 

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