Il y a parler de soi et parler de soi. Sortie de la sphère intime, je ne suis pas une grande bavarde (si si juré, on peu être une taiseuse et tenir un blog où on ne fait que jacasser !).
Ainsi, j'ai parlé un peu de ma maternité au "grand public", avec humour toujours, parce que c'est plus facile pour moi de procéder ainsi (vous en trouverez des extraits ici). Mais je n'ai pas montré, ou très peu. A la naissance de mon fils, j'ai écrit ceci :
15 décembre 2011
21h17
Latitude 43° 12" 57'
Longitude 2° 21" 23'
Suis définitivement sensible.
Que dire de plus au fond. Tout est là. Enfin, tout était là. Car je ne savais rien encore. Rien de ce qu'il allait m'apprendre et me faire vivre.Je ne savais pas que c'était la vie à l'état pur que je portais des mes bras timides à ce moment là.
Je ne comprenais pas pourquoi les mères semblaient appartenir à un club très fermé. Je n'étais pas mère alors... Aujourd'hui, je regarde toujours les autres mamans de loin, parce qu'il faut avouer que je ne comprend pas un dixième d'entre elles. Leurs enfants ne sont pas les miens, et leur façon de faire m'est souvent assez insupportable. Mais passons. Ce qui va suivre ne vous atteindra peut être pas, parce que ce n'est qu'un fragment choisi de mon histoire. Mais peut être qu'une maman lira ce billet et comprendra ou se reconnaîtra dans mes mots. Pour tous les autres, ça peut être un doux conte.
Si je dois parler de moi, je dois parler de lui, parce qu'il est ma vie dans tous les sens du terme que cela implique, parce qu'il m'a appris à regarder les choses sous un autre angle. J'ai dévoré chaque instant des (presque) deux années qui viennent de passer. Je me suis nourri de l'innocence qu'il transporte et transpose dans chacun de ses mouvements. J'ai appris que mes limites n'en étaient pas, ou que du moins mes bornes sont malléables. Il m'a invité à réfléchir à chacun de mes mots, parce que le langage est un outil que nous froissons sans nous en rendre compte.
Avant lui, je ne connaissais pas cet amour qui grandis au fil des minutes, cet amour indescriptible et entier. Le sentiment est presque douloureux, parce que trop gros pour un seul coeur. Je reste plus que jamais admirative de ce que la vie à fait pousser en moi.
Je pourrais vous décrire chacun de ses traits, je les connais par coeur et les redécouvre pourtant chaque jours en un examen pudique mais appliqué. Car ce sont des heures entière à le guetter du coin de l'oeil, observer l'application de ses gestes, l'apprentissage constant de chaque chose. Tous ces automatismes dont nous avons oublié qu'ils n'en étaient pas au départ. Et dans chacun de ses gestes, son caractère fleuri, s'affirme et se décrit à moi.
J'espère que je resterais assez habile pour l'aider à pousser dans ce qu'il est. Je ne sais pas à quoi il ressemblera dans 5 ans, 10 ans, 20 ans, mais j'quoi et qui qu'il soit, je ferais en sorte de lui glisser à l'oreille à quel point sa rencontre fut, est et restera un cadeau somptueux.
Hier, pour la première fois, j'ai coupé les cheveux de mon fils. Il cultivait des boucles blondes angéliques, qui commençaient à entraver manifestement son confort. Et les vieilles voix disent qu'il faut couper pour fortifier. Alors j'ai passé le cap, pris la tondeuse et commis l'irréversible. Ses boucles de bébé se sont écrasées en silence sur le vieux carrelage de notre cuisine. Et je crois bien qu'une goute salée à parcouru ma joue pour s'écraser à la naissance de mes lèvres. Je n'ai rien dit, une fois de plus. J'ai regardé le crâne de mon enfant se redéfinir sous le passage de la diabolique machine. Et c'est quand j'ai pressé le bouton OFF que j'ai découvert sous mes yeux le visage de petit garçon que ces boucles cachaient.
Mon fils à grandi. Et alors que je redécouvre la forme exacte que son crâne avait le jour de notre première rencontre, je mesure dans un même temps les semaines qui deviennent des mois, pour devenir des années, pour devenir du passé.
Alors, je ne sais pas ce que c'est d'être mère dans un absolu hypothétique. Mais je sais que ça ressemble un peu à ça. Et je sais aussi que je ne troquerais ma place contre rien au monde, parce que de près comme de loin, la vue est incomparable !
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