Je me suis demandé si c'était une donnée universelle d'être à un moment où à un autre, insatisfaite de sa situation, de sa vie, de son job, de son chat et que sais-je encore !
Afin de planter le décor, je dirais que j'ai une vie relativement confortable. Allons allons, ne soyons pas modeste, j'ai une vie très confortable. Matériellement, je dois dire que je sais me contenter de peu, mais officiellement, je ne manque de rien. J'ai la chance, où je me suis créée la chance de pouvoir faire ce que j'aime. Je suis dans un état de santé tout à fait satisfaisant. Je marche aux côtés d'un homme que j'ai choisi et qui me plais toujours au bout de bien des années. Je vis dans un petit coin de paradis que je n'échangerais pour rien au monde. Mon assiette est toujours pleine quand j'ai faim... Bref, niveau satisfaction je suis loin d'avoir le loisir de me plaindre.
Et pourtant...
J'ai toujours à un moment de l'année des questions qui naissent et qui viennent poser un petit nuage sur mon bonheur manifeste.
L'impression que ça pourrait être mieux, que je pourrais faire plus. Cette foutue histoire de gazon selon laquelle l'herbe est toujours plus verte ailleurs.
Je navigue sur des blogs de personne dont j'aime le travail et les travaux, et, à suivre leur travail on finit toujours par entrevoir un bout de leur vie. Et là, dans ces moments de remise en question, j'en viens à envier un instant leur place, leur vie, leur rythme, leur talent, leur job, leurs voyages...
Pourquoi ?
Peut-être parce qu'il est facile de se laisser bercer par ce miroir aux alouettes. Parce que de leur vie je ne vois que ce qu'ils veulent bien montrer, et ce n'est probablement qu'une partie de la réalité. Et au fond, je suis intimement persuadée que ces mêmes personnes sur qui je bave traversent aussi des périodes de doutes, des périodes heurtées par des envies furieuses de changement, d'ailleurs, de nouveau, voire de renouveau.
C'est assez facile de pleurnicher face à la vie que je n'ai pas. Déjà moins évident de se dire qu'il ne tient qu'a moi d'apporter du changement dans mon existence personnelle. Où est le risque de changer quelque chose à ma vie ? De prendre des initiatives ? D'apporter un changement là où les choses ne m'apportent pas une entière satisfaction ?
Oui, il est plus évident de se morfondre sous sa couette que de construire son bonheur.
Mais voilà, passé ces minutes ou ces heures de bouderie infantile, je me replace au beau milieu de mon contexte, et je me dis que ma maison pourrait être encore plus parfaite des sols aux rideaux, mon amoureux encore plus amoureux, mon job encore plus épanouissant et mes voyages encore plus extraordinaires, ça ne changerait rien. Car au final, il y aura toujours mieux, toujours plus beau, toujours plus talentueux, toujours plus exotique, mais ce que je vis est étroitement lié à ce que je construis de ma vie, à ce que j'ai besoin de vivre finalement. Et le but du jeu est de trouver un équilibre dans ce que je traverse, dans ce que je crée. Et si d'aventure l'équilibre vient à devenir bancal, c'est à ce moment qu'il me faut dépasser mes limites et apporter changements et innovations pour accéder à un équilibre nouveau.
C'est réaliser que ces moments d'insatisfactions m'aident à mettre cartes sur table, pour remédier aux petits tracas qui entravent partiellement mes avancées. Et admettre aussi que le reste n'est que fantasme, peut-être pas tout à fait inutiles parce qu'ils aident à avancer, mais fantasme quand même, finalement inutiles à concrétiser, parce qu'ils ne sont de moi qu'une image erronée de ce que je voudrais me voir être.

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