Hier soir, nous regardions un film, cachés sous notre couette. Une façon de terminer la journée tout en douceur. Le film en question n'est pas le sujet qui nous intéresse ici, je dirais juste que c'était une parfaite distraction, drôle et tendre à la fois.
Dans les dernière minutes, l'intrigue devient haletante, tout bascule et se bouscule. Et dans ces moments là, je sent mon bonhomme se raidir, puis j'entend le gloups qui se forme dans sa gorge, suivi de près par un snif révélateur de son émotion.
Et moi dans ma grande délicatesse, je me tourne vers lui et le gratifie d'un ;
-Tu pleure ?
- MAIIIIHEUUUUU !
Indélicate, car ce n'est pas de la moquerie, encore moins de la raillerie. C'est une sorte d'admiration. Oui, je suis admirative des gens qui SAVENT pleurer devant un film, face à un tableau, sous le notes d'une mélodie.
Je me découvre sensible. Avec le temps. Avec le premier rire de mon fils qui m'a tiré des larmes par surprise. Et depuis, je travail à laisser sortir l'émotion quand elle se présente. Je n'ai pleuré qu'une seule fois devant un écran, étouffée par les sanglot qui ne demandait qu'à exploser. Et depuis, plus rien. Je vous parle d'une histoire qui remonte à des années maintenant.
Je suis capable de frissonner, de serrer les dents et tout ce que je peux serrer quand l'émotion me fauche. Mais pleurer... Même pour mes plus grosses blessure, je dois dire que les larmes ont été rare.
Un bien où un mal ? Je n'en sais rien, et pour ce qui est des grosses blessures je ne vais pas refaire juste pour voir si je pleure correctement.
Est ce qu'on nous apprend à pleurer pour les bonnes raisons ? Les deuils, les mariages, les naissances... Je ne connais peu ou pas de parents qui apprennent à leurs enfants à pleurer juste pour décharger une tension, une émotion. Au contraire, on cache, on étouffe, on maquille. En tout cas on ne laisse pas trop paraître.
On pourrait peut être penser à une question d'esthétique. Le visage tordu par le sanglot, les yeux rougis, le nez qui transpire de morve, cette fichu lèvre qui perd tout contrôle de son mouvement. Ce rictus particulier que nous impose les larmes... Et pourtant, quand le rire dévaste, le visage aussi se tord. Et je peux affirmer que certaines personnes sont affreuses quand elles rient. Mais on leur pardonne parce qu'elles rient, tout simplement.
Le fait de pleurer apparait peut être comme une faiblesse finalement. Et la société n'aime pas les faibles non ?
Voilà ce que je pense. Je ne sais pas pleurer, parce que j'ai peur des émotions trop fortes. Et peut être simplement parce que pendant des années j'ai eu peur de mes propres émotions. Je ne pleure pas parce que je suis pudique, pudique de moi même, pudiquement stupide.
Et pleurer n'est pas une faiblesse, c'est un abandon merveilleux, un cadeau sincère.
Aux larmes etc.
...
Last night we watched a movie, hidden under our duvet. One way to end the day gently. The film in question is not the subject that interests us here, I'll just say it was a perfect distraction , funny and tender at once .
In the last minutes , the plot becomes breathless , everything changes and upsets . And in those moments, I feel my man stiffen , then I hear the gulp formed in his throat, followed closely by a sniff of revealing his emotions .
And me in my great delicacy , I turn to him and gratifies one;
- You cry ?
- MAIIIIHEUUUUU !
Insensitive because it is not mockery , much less ridicule . It is a kind of admiration. Yes, I am appreciative of the people who KNOW cry watching a movie , against a picture or in the notes of a melody .
I discovered myself sensitive . With time. With the first laugh of my son who pulled me to tears by surprise. And since I work let out the emotion when it arises. I have not cried once in front of a screen, choked with sobs that was waiting to explode. And since then, nothing . I'm talking about a story that goes back years now.
I am able to shiver, to bite the bullet and all that I can squeeze when emotion mowing me . But crying ... Even my biggest injury I have to say that tears were rare.
Well or bad? I do not know , and what is the big injury I will not just repeat to see if I cry properly.
Is what we are taught to cry for the right reasons ? Bereavements , weddings , births ... I know little or no parents who teach their children to cry just to relieve tension, emotion. Instead, you hide , you suffocate on makeup . In any case it does not leave too forthcoming.
We might be thinking about a question of aesthetics . Face twisted by the sob, bloodshot eyes , nose snot sweat , this lip damn who loses control of his movement . This particular grin that we needed the tears ... And yet, when the devastating laugh , face also wrong. And I can say that some people are fearful when they laugh . But we forgive them because they laugh , simply.
The fact appears to be crying as a weakness eventually . And be low is not a good thing, right ?
That's what I think . I do not know to cry, because I 'm afraid of too strong emotions. And can be simply because for years I was afraid of my own emotions. I'm not crying because I'm shy , shy of myself, modestly stupid.
And crying is not a weakness, it is a wonderful abandon, a heartfelt gift .
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