Entrer chez un marchand de couleur pour moi, c'est un peu comme entrer dans une fabuleuse pâtisserie pour une fille au régime.
C'est un coup à mettre à mal des mois de restrictions budgétaires. Si l'habit ne fait pas le moine, le matériel ne fait pas l'artiste. Mais toute ces couleurs, tous ces papiers, l'odeur des solvants, la texture des pinceaux.
En plus, la plupart du temps, ces vicieux de commerçants mettent à la disposition du chaland des petits post-it pour tester leur came ! C'est pas honnête comme pratique. Du coup, on a envie de tout tester, de gribouiller, gommer (oui, même les gommes m'excitent), crayonner, peindre, découper, coller (l'odeur de la colle c'est pas fabuleux ça), scotcher, poscater, molotover... Je m'égare.
Alors autant aller essayer un pantalon m'ennuis assez rapidement, faut que ce soit précis et rapide, autant, aller m'acheter de la couleur me fait rêver deux jours à l'avance.
Il faut dire aussi qu'une acrylique n'a rien à voir avec une encre de chine, une aquarelle ou un pastel. Et le dessin est vraiment un domaine dans lequel j'aime toucher à tout, probablement avec un talent très relatif, mais qu'importe.
Et le pire c'est que je ressort de ses lieux de perdition, souvent les bras chargés de tubes et matériel en tout genre, pas coupable pour un sous, et sans le sous précisement. Mais zéro regrets, c'est jamais comme avec ces fichus escarpins qui ne sortirons jamais du placards parce qu'ils vous zigouillent le petit orteil. Là, tout sert, tout est usé, utilisé, apprécié.
Le temps du retour au nid, je rêve en musique au moment ou je vais pouvoir étaler mon butin sur mon bureau devenu trop petit, et commencer à déflorer mes nouveaux objets.
Donc, si vous voulez vous débarrasser de moi pour deux bonnes heures, jetez moi dans n'importe quelle boutique d'arts créatifs.
Mais rassurez vous (si tant est que vous ayez ressenti un brin d'inquiétude), avec le temps, je fini par être équipée, et mes achats sont de plus en plus raisonnables, il viennent combler un manque réel pour un projet bien défini. Mon banquier est content et moi je tente de gagner de la place dans mon atelier.
Parce que moi, quand je serais grande, j'aurais pas un dressing de princesse, j'aurais un rayon de couleur et des pots remplis non pas de rouges à lèvres, mais de pinceaux.



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