Qu'est ce que l'amour aujourd'hui ? Loin de toutes considérations de société et de mentalité, j'aimerais que nous parlions de ce sentiment que tout le monde ressent un jour ou l'autre, du moins, je le crois.

  Au départ, ça semble plutôt simple. Il semble aisé pour un enfant de collectionner les amoureuses/amoureux sans que cela ne choque personne. Puis en grandissant, on nous apprend que l'être aimé doit être unique. Nous passerons rapidement sur la notion de prince charmant et de princesses, ainsi que sur les amours de collège...

  Je porte en moi cette impression qu'autour de la 20ène, les illusions s'estompent progressivement pour laisser place à la réalité de l'histoire qui est aussi la réalité de la vie, enfin, une des réalités de la vie.

  Avant ça, on attribue à la relation amoureuse toute sorte de limites, de préjugés, d'idées reçus. Qui n'a pas dit au moins une toute petite fois, je n'accepterais jamais ça d'une homme/d'une femme que j'aime. Puis vient la réalité, et si le lien d'amour est trop fort, on se rend compte qu'aucune de ses bonnes pensées ne tiens la route. On adapte, on s'adapte, on se remet en question, on repousse les limites qui ne sont autres que ces propres limites.


  Consuméristes que nous sommes (peut être bien malgré nous) j'ai parfois l'impression que les relations sont devenus jetables. Bien trop rapides pour êtres vécus au juste sens du terme. On quitte au moindre obstacle, au moindre désaccord, au moindre poil pubien sur la cuvette, à la moindre chaussette malodorante qui traine. On aime ou on test ? Je me demande à quand le CV amoureux ?!


  Je suis amoureuse du même homme depuis mes 9 ans. Oui oui, 9 ans. Et coup de bol, il m'aime aussi !

Alors quand on ne me regarde pas comme un dinosaure, on me susure que c'est M-E-R-V-E-I-L-L-E-U-X. Oui, probablement ! Surement même. Mais laissez moi vous avouer une chose, c'est pas du tout cuit. Car même si l'amour que je porte à cet homme est intact, la relation elle, ne l'est pas. Et au fond, tant mieux. Mais il en faut du courage pour passer au dessus des petites coupures, des grosses lésions. Pour parvenir à faire que les casseroles ne deviennent pas des fantômes hanteurs de placards. 

  Ce n'est pas un amour née de l'habitude, ce n'est pas un amour alimentaire ou encore un palliatif à la solitude car la solitude est une compagne que j'apprécie. 
  Il m'est impossible de dire ce qui anime ma relation à cette homme. Naïvement peut être je parlerais d'évidence. Et comment nier l'évidence ? On ne peut que l'épouser. 

  Je pourrais me vautrer dans le rose et vous raconter oh combien cette histoire est belle, douce, enrichissante, réjouissante, épanouissante... Mais pour être très honnête, j'aimerais faire un clin d'oeil à tous ceux et toutes celles qui savent oh combien l'amour peut faire mal aux dents. Parce que c'est surtout et avant tout l'histoire de deux personnes inévitablement différentes qui tente de partager quelque chose en restant intègres, dans leur unicité, tout en se dévoilant le plus sincèrement possible à l'autre. Ce sont deux langages qui se croisent et s'entremêlent, pour tenter de s'écouter, de se comprendre simplement. 

  Parce que même en période de tempête, se quitter ne résoudrais rien, l'amour continuerais de brûler le ventre et le reste. Pyromane !

  Tout ça pour dire que les conte de fée sans nuages ne semblent pas exister. L'Amour avec un grand A est un mur qui connaîtra des chocs, des fêlures, l'usure banale du temps. Alors j'adresse toute ma tendresse à tous les petits apprentis maçons qui tentent de prendre soin de leurs cloisons. Parce qu'il faut des couilles pour préférer prendre une truelle et un sac de plâtre et tenter de consolider l'architecture de sa maison au lieu de choisir le mur d'un autre foyer. Mais, de vous à moi, je crois que ça en vaut la peine.  Car l'amour ne fait pas tout...

Mais c'est un beau début.





  

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